Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les crabes en marinade
Les crabes en marinade
Publicité
Les crabes en marinade
  • Blog d'une famille corsaire à col bleu et son équipage: 1 jeune matelot, 3 pimoussettes, une bidou-pirate ayant arraisonné mon utérus via le courant fallopien. Ici, pas de rhum, pas de barils de poudre; rien que des tonneaux de lait maternisé et du talc!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 23 102
Archives
Newsletter
2 abonnés
20 mars 2013

Allô??? Mais allô, quoi?!

 

Je vous reviens après une looongue période de quasi-improductivité, sur près de 3 mois...

On dit que c'est la rareté du produit qui fait sa valeur, mais étant donné le vieux débris que vous récupérez en guise de blogueuse, je ne suis pas certaine que le dicton s'applique dans mon cas.


Pour la faire brève, j'ai connu quelques ennuis en matière de santé.

Rien de grave heureusement, en dépit de leur caractère éprouvant.

Tout juste de quoi me faire toucher du doigt le système médical martiniquais et mieux l'apprécier (ou pas).

Je vous épargnerai la longue liste de mes déboires médicaux, mais dans mon immense largesse, je vous ferai néanmoins profiter d'un incident pour le moins burlesque, qui résume parfaitement l'approche que j'ai pu avoir d'un large panel de praticiens de santé sur l'île.

 

Alors je vous préviens de suite, hein; toute ressemblance, semblant fortuite, avec des faits ou des personnages réels, ne l'est pas. De fait, il y a autant de ressemblance entre lesdits sujets qu'entre le big foot et l'abominable homme des neiges, ou qu'entre une balaenopteridae et un rorqual.

 

A fortiori, nous avons ici un spécimen d'authentique niaise pure souche de première qualité.

Un stéréotype à elle toute-seule, chez laquelle il est possible de compter les neurones en négatif. Tout-à-fait intéressant, d'un point de vue scientifique.

Comme élément de comparaison, vous avez l'éminente Nabilla, Paris Hilton ou Nadine Morano, c'est vous qui voyez.


C'est bien simple, si je n'avais pas entendu de mes propres oreilles ce qui va suivre, je ne l'aurais jamais cru. Au mieux, j'aurais pensé à un énorme fake ou à un canular téléphonique de Gérald Dahan.


Aussi avez-vous le droit de douter de la véracité des faits;

ce qui serait dommage, car c'est justement leur caractère factuel qui leur confère toute leur drôlerie.

Aussi vrai que je n'aime pas la betterave!

 

Allez... vous n'y tenez plus, je le sens bien; j'vous raconte:

Il y a un quinzaine de jours, je me suis rendu au laboratoire du coin, pour tourner de l'oeil faire une prise de sang.

A l'issue, le labo m'appelle sur mon fixe;
comme j'arrive trop tard pour décrocher, de ma propre initiative, je recompose le numéro.

Jusque là, logique.
 
Au bout du fil, une brave dame me dit que ce n'est pas à moi qu'elle veut parler, mais à un certain Monsieur Jean-Louis, qui porterait le même nom de famille que moi..

Je lui explique qu'il s'agit bien de mon patronyme, que je suis bien venue faire une PDS au labo ce matin, mais qu'à moins d'avoir été opérée dans la nuit à l'insu de mon plein gré, je ne m'appelle pas Jean-Louis. 
 
 Hilare, l'opératrice met fin à la conversation, en me disant qu'elle a fait une confusion dans les dossiers (très rassurant, n'est-il pas...?).

Mais lorsque je vois qu'elle a également cherché à me joindre sur mon portable un peu plus tôt, je suis soudain prise d'un doute et la rappelle, en lui demandant si elle est bien certaine que ce n'est pas moi qu'elle voulait joindre; il ne faudrait pas qu'il y ait un souci avec mon bilan, tout de même...

Là, elle me répond: "Mais c'est quoi, votre numéro??!"

Moi: "Bah... le même que celui que vous avez composé tout à l'heure!"

Elle: "Hummmmm.... Dans le doute, redonnez-le moi!"

Patiente, je m'exécute, et là, elle me sort un truc surréaliste que je n'ai toujours pas compris; en gros et en gras, ça donne ça:

"Bon, ce qu'on va faire, c'est que je vais raccrocher, je vais rappeler au numéro que vous m'indiquez, et si c'est bien vous qui décrochez, ça voudra dire que je ne me suis pas trompée!!! Si vous voyez que je ne vous rappelle pas, c'est que ce numéro n'est pas à vous".

Gnéééé??!!!

2 minutes plus tard, le téléphone sonne; c'est elle!!!

"Allô? Madame?"

 Moi, narquoise: "Non, c'est Jean-Louis".

Deuxième fou rire de la laborantine, qui m'explique qu'elle devait en fait me joindre pour remplir au questionnaire en rapport avec mon groupe sanguin...

Un peu ironique, je lui demande:

"Mon numéro m'appartenait bien, alors?"

 Elle, plus blonde que jamais:

"Aaaaah je ne sais pas!!!!!??? C'est quoi votre numéro???"

J'ai beau ne pas être croyante, à cet instant précis, j'ai tout de même pensé:

"Que Dieu me vienne en aide....."

  

Pour nous remettre de toutes nos émotions, nous avons joué aux touristes le week-end suivant, et sommes allées à cœur bouliki. 

Cœur Boulikoi? 

C'est un endroit, situé à Saint-Joseph, qui porte fort bien son nom; car en fait, il s'agit effectivement  d'un réel coup de cœur.

 

A vrai dire, si je ne devais retentir qu'un seul endroit de la Martinique, ce serait celui-ci; 

un endroit sauvage (si on exclut notre présence envahissante ainsi que celle de tables de pique-nique et de toilettes publiques -qui n'ont rien en commun avec la cabane au fond du jarding de Laureng Cabrèleuh- nous éloignant tout de même vachement du concept de Man VS Wild. Sauf si on considère que l'homme est un gros sauvage perdant toute urbanité au contact de l'eau, dans laquelle il s'amuse à faire le boulet humain en émettant des bruits gutturaux de satisfaction) (je ne dis pas ça parce que c'est ce qu'à fait mon mari, hein) et luxuriant à souhait. 

Une vraie succursale de la forêt amazonienne, le poumon de la planète. 

Sauf que là, c'est le cœur, donc.

 

Damien était là, lui aussi. 

Il était en pleine forme. 

Le poil brillant, l'oeil vif, il a entrepris de courser les enfants en grognant de la façon la plus féroce qui soit, ce qui eut pour effet de les faire hurler, mi- hilares, mi-terrorisés.

 

Damien, drôle de nom pour un chien me dites-vous? 

Vous vous fourvoyez, mon ami; Damien n'a rien d'un cabot! (d'ailleurs, il a perdu tous ses poils, après un passage fortuit chez la toiletteuse l'esthéticienne)

 Damien, c'est notre nouveau coupain!

 

Oooooooh oui, je sais, vous êtes  surpris autant que moi, mais le fait est qu'au bout de 6 mois de présence sur l'île, nous avons enfin réussi à créer des liens amicaux avec des êtres humains, des vrais, en chair et en os (plus en os qu'en chair, d'ailleurs), capables de nous supporter, nous et nos 4 marmailles, dans leur humble appartement (ce qui dénote une sacrée patience et une indéniable souplesse sur les pattes arrières, ces qualités faisant d'eux des amis exemplaires, et de nous des encombreurs de première, mais qu'importe; à présent que nous avons déniché les cibles idéales, nous ne les laisserons pas nous échapper aussi facilement; dans la vie, il faut savoir s'agripper aux bons rochers. Appelez moi L'Hermite, Bernard Lhermite) (en plus, Bernard, c'est mon nom de jeune fille) (vous avez le droit d'oublier ce détail).

En fait, nous sommes comme des témoins de Jéhovah; si vous nous laissez entrer dans votre appartement, vous aurez toutes les peines du monde à nous en déloger. Nous sommes fort fidèles en amitié.

 

Et Damien, la fidélité, lui, il aime ça. 

C'est pour ça qu'il a une femme un chien. 

Mais pas le petit chien qui s'enrhume en clignant des yeux, hein (vous savez, celui qui sert de sac à main à Paris Hilton!!) (Oh mon Dieu, ça fait deux fois que je cite Paris Hilton dans ce post... C'est grave, vous croyez?!). 

Non, lui, il a un Berger belge

Un berger belge, ça mange de tout (même des frites). La preuve, c'est que le dimanche en question, il a bouffé un reste de pizza et un Bounty qui aurait été bien mieux lotis dans mon estomac, si je n'avais pas été malade. 

Du coup, ces bestioles-là deviennent très vite fortes comme un bœuf. Et grandes comme un cheval (ou grandes comme un bœuf et fortes comme un cheval, ça dépend si vous avez comme référence Findus ou Panzani). 

Mais ça n'en reste pas moins un chien (paraît que les chinois en mettent dans leurs surgelés), avec des réflexes innés;

moi aussi, j'ai un réflexe inné: rester à l'écart de la grooosse bête. 

Et puis, pardon, mais un animal qui s'appelle Hadès, je n'ai pas confiance, c'est instinctif. 

Admettez tout de même qu'Hadès, pour un cerbère, c'est certes bien trouvé, mais aussi fort dissuasif... 

D'ailleurs, son maître se sert régulièrement de lui comme un moyen de coercition.

C'est ainsi qu'il a involontairement hérité d'un parasol "la Lorraine" (nom tout-à-fait normal pour une bière locale, très exotique) de la part d'un pauvre marchand ambulant qui a perdu, à la seule vue de la bestiole, toute verve protestataire et lui a tendu le malheureux objet comme un fidèle ferait une offrande à son Dieu, en lui cirant presque les chaussures, s'il n'avait pas eu des tongs aux pieds. 

J'admire. 

Moi aussi, j'aimerais me promener dans une épicerie, choisir un pot de Njutella (le plus gros, le plus cher), arriver en caisse, et entendre la caissière me dire:

"Non, non! Inutile de payer, prenez le pot, prenez tout, mais par pitié, dites à votre chien de m'épargneeeer!!!!". 

N.B.: je le redis, avec un Chihuahua, ça ne marche pas.

 

Il a aussi une femme, Mathilde.

Elle, elle fait moins peur. 

Non, franchement, elle est même vraiment très gentille. 

Normale, elle est infirmière!

Une infirmière, jusqu'à ce qu'elle se ramène avec une seringue en guise de fléchette destinée à être plantée dans le quart supérieur gauche de votre fesse, c'est plutôt synonyme d'empathie, on est bien d'accord.

Sauf si elle est autrichienne.

 

Bon, alors, elle est quand même un peu énervante, Mathilde, parce qu'elle est grande (très grande), mince (très mince). 

Elle est athlétique, quoi. 

Voyez-vous, la différence entre Mathilde et moi, c'est qu'elle, elle fait du sport. 

Moi, je fais de la Wii (quel est le c** qui a dit "et du sport en chambre???!!!").

 

Mais je lui pardonne volontiers, car elle aime la télé autant que moi, et aussi parce que, de son propre aveu, elle ne sait pas cuisiner, ce qui me donne une raison de moins de complexer à son égard.

 

Et aussi parce qu'elle va sûrement lire ce post et que j'aimerais bien profiter de son hospitalité encore quelques temps (Mathilde, si tu nous regardes...).

 

Mais je m'égare, je vous parlais de Cœur Bouliki, ce charmant coin de nature dépaysant... 

 

Dépaysant, oui.

 

Car en Martinique, il n'y a que des bananeraies chlordéconées (faut-pas-déconner-dès-qu'on-est-né) et des forêts twopicales.

 

Il y a aussi une urbanisation tristounette, à l'architecture typique des années 1960, figée dans le temps (ce doit être à cause des normes parasismiques en béton brut-de-fonderie, immuable, indestructible, inaltérable, à la garantie tri-centenaire: ça ne bouge pas d'un poil, même taillé en 4 dans le sens de la longueur) et qui ne met guère en valeur le patrimoine de l'île; pour être parfaitement honnête, je n'aime pas la plupart des villes martiniquaises que j'ai eu l'occasion de parcourir (OMG, je vais me faire lyncher...). 

Elles en desserviraient presque, par leur aspect délabré, la beauté de la flore et de la faune de l'île.

 

Un exemple? 

Faisons simple: Fort-de-France

Je me demande très sincèrement comment le mairie ose laisser sa ville dans un tel état;

si l'on exclut la zone de la savane (récemment réhabilitée) et son front de mer, se balader dans les rues de la préfecture est assez déprimant; elles sont étroites, sales, les bâtiments sont vétustes, voire abandonnés...

Oh, définition de la savane: « Les savanes sont les plaines de l'Amérique du Sud septentrionale et des Antilles couvertes d'herbes plus ou moins xérophiles et de buissons avec quelques arbres ou arbustes».

Ce qu'il est utile de retenir de cette phrase, ce sont les termes "plus ou moins". (Oui, c'était un piège. De toute façon, xérophile, je ne sais pas ce que ça veut dire, je m'instruirai sur le sujet plus tard).

A Fordef, nous avons la chance d'avoir 200 mètres carrés de savane, savamment mis en valeur par 100 autres mètres carrés de parking, sponsorisés par Vinci Park. So romantic.

Bref, le centre-ville revêt un aspect poussiéreux en anachronisme total avec notre époque actuelle, mais aussi à mille lieues de la case créole traditionnelle;

une architecture grisâtre et anarchique, à la peinture écaillée, qui se mêle sans harmonie et comme un cheveu sur la soupe à quelques raretés patrimoniales, ces dernières  perdant, de ce fait, de leur attractivité; je veux parler des quelques dernières cases créoles, des bâtiments historiques tels que la magnifique bibliothèque de Schœlcher, l'historique Fort Saint-Louis ou le superbe théâtre Aimé césaire...

 

Autant d'endroits qui mériteraient d'être au cœur d'un écrin, nom d'une brique!!! 

Mais comme aurait dit Prévert, "l'architecte n'a pas de fleur à sa bétonnière"... et c'est fort dommage, pour une île telle que Madinina.

 

C'est pourquoi j'ai tant aimé Coeur Bouliki; j'ai enfin pu découvrir la vraie végétation antillaise, un véritable petit écosystème: les roses de porcelaine, les fougères, les balisiers... un petit coin de verdure dans lequel virevoltent, ça et là, quelques bienheureux colibris...

De quoi se laisser aller à l'onirisme; on s'attendrait presque à voir débouler Compère Lapin et Compère Tigre, les héros préférés des petits antillais. 

Avec, éventuellement, si on a un peu forcé sur l'apéro, un bel arc-en-ciel sur lequel il serait possible de faire du toboggan.

Ceci dit, si  vous voyez subitement apparaître une compagnie de Bisounours faisant une ronde dans les sous-bois, c'est que vous êtes assis sur un champignon hallucinogène. 

 

Et encore, nous n'avons pu nous enfoncer dans les profondeurs de la forêt, nous nous sommes cantonnés à ses abords immédiats; 

je suis désormais curieuse d'en découvrir plus, à présent que je suis bien vaillante sur mes deux jambes...

L'occasion d'un prochain pique-nique, et peut-être, d'un autre post!

A bientôt...

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Alors, je trinque à nos 20 ans, ma Delph!!! H-B! <br /> <br /> Bon, je n'ai plus que de la grenadine, ça ira? <br /> <br /> Je te phone demain matin, si tu es chez toi, ce sera plus commode. Sinon, effectivement, en ce moment, je tourne à l'eau de pluie, car le temps est TMTG (tout-moche-tout-gris).<br /> <br /> <br /> <br /> @Nonoréya: Jean, Louis, Bernard... Tout ça c'est du même acabit ;)
D
à te lire on se demande si tu tourne vraiment à l'eau ou quoi ? :D<br /> <br /> non sérieusement tes post m ont manqué, moins que ce que tu me manque mais ca fait plaisir de voir que tu vas mieux<br /> <br /> <br /> <br /> en parlant de fidélité, pres de 20 ans d amitié je pense qu on peut appeler ca de la fidelité ;)<br /> <br /> <br /> <br /> biz mon Jean-Louis de la part de Norbert
N
dis donc, je croyais que tu t'appelais Jean-Louis, pas Bernard ;)
L
Ha ha ha!!!!! J'aime beaucoup, énormément même, ta définition (au moins comme ça, je la retiendrai) ;)
N
Les plantes xérophiles sont des plantes masochistes qui aiment les milieux pauvres en eau.<br /> <br /> <br /> <br /> Le genre de végétaux à déprimer si tu leur réponds "non mais à l'eau quoi".<br /> <br /> <br /> <br /> Et sinon le sport sur Wii c'est bien si c'est suivi. D'ailleurs moi je suis plus du tout, c'est catastrophique.<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, coin coin.
Publicité