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Les crabes en marinade
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Les crabes en marinade
  • Blog d'une famille corsaire à col bleu et son équipage: 1 jeune matelot, 3 pimoussettes, une bidou-pirate ayant arraisonné mon utérus via le courant fallopien. Ici, pas de rhum, pas de barils de poudre; rien que des tonneaux de lait maternisé et du talc!
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25 mai 2012

Après l'effort, le réconfort

(Ou du soutien de votre canapé.)

Aujourd'hui, rien.

Oui, une matinée à rien faire.

Ca vous intéresse que je raconte?

Je suis sûre que certains n'ont aucune notion de ce concept de la Nadattitude, qui consiste à se poser négligemment sur un canapé, mettre les doigts de pieds en éventail, et regarder ces derniers en se disant que quand même, on pourrait se mettre du vernis à ongles.

Mais on ne le fait pas, parce qu'on est dans un nihilisme profond qui neutralise toute envie naissante de se mouvoir. De toute façon, les jours de nadattitude, vos nerfs et la totalité de vos muscles sont atteints de paralysie incurable-temporaire. Vous êtes tout chmou, amorphe, hypotonique et dénué de toute volonté. Vous avez, ces jours-là, autant de charisme qu'une salade cuite ou qu'une tranche de cheddar fondue (toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuitement volontaire. Alors cessez de penser à notre nouveau président, ce n'est pas gentil. Même si c'est vrai) alors qu'habituellement, pour vous, prendre votre temps, c'est surtout savoir l'occuper utilement.

 

Alors au départ, ça surprend.

Ce matin, je me suis levée comme tous les autres matins, avec la frénésie qui me caractérise, à vouloir être de partout à la fois, et tout faire en même temps (moultitâche, polyfonctionnelle, maniaque obsessionnelle compulsive, syndrôme Van de Kamp). Et d'un seul coup, je me suis rendue compte:

que j'étais propre,

que les enfants étaient à l'école,

que le ménage était fait,

que le repassage était fait,

que la bouffe était prête grâce à mon ami Alain, le meilleur pizzaiolo du Var (Alain, on t'aime, toute la famille t'aime, des bises) (juste un truc: la prochaine fois, plus de mozzarella. Re-des bises.),

que la bouffe n'était absolument pas diététique mais que je déclinais toute responsabilité,

que les cartons pour le garde-meubles étaient faits,

que toutes les administrations martiniquaises étaient fermées à l'heure qu'il était,

et pis de toute façon, la maison est vide, alors...

bref,

que je n'avais plus rien à faire ce matin.

Rien, rien, rien.

Ca faisait tellement longtemps que ça ne m'était pas arrivé, que j'ai presque eu peur, dis.

"Han la laaaa! mais qu'est-ce qu'il m'arrive? Je suis dépossédée!!! Vade retro, active!"

J'espère que vous n'êtes pas psy, vous qui me lisez.

"Peur de perdre le contrôle d'elle-même, volonté manifeste de tout maîtriser, hyperactivité... bon, on va se caler une petite trentaine de séances, hum?"

 

Au début, je me suis sentie bête, les bras ballants, là.

(P'tite digression, et ne vous plaignez pas, parce que ça faisait quand même longtemps: un jour, mes grands-parents ont eu un voisin qui s'appelait Gérard Lherbête. G. Lherbête. C'est moche hein, parfois, la vie).

 

Alors je me suis dit: "Bon, et si je regardais mes mails?"

Sauf que personne ne m'avait écrit à part le spammeur du coin.

Ah si!!! Quelques commentaires sur mon blog -oui, parce que je tiens un super blog. Vraiment, un blog génial. Je vous donnerai le lien- je réponds en vitesse, passage rapide sur tête de chèvre -vous savez, la blague boursière dont plus personne ne peut se passer, où tout le monde s'aime bien et se poke -Eeeeh dis! t'arrête de me poker les fesses, nan mais ho!!!- et pis voila.

Voila voila voila.

Bien, bien, bien, bien, bien.

Tiens, si j'essayais de voir si je suis capable de ne rien faire, pendant, allez... une heure? C'est vraiment rien, une heure.

 

Oh, un canapé! Boah, on va s'asseoir, heing, ça ne coûte pas plus cher. Voila.

Ah beh... c'est qu'il est confortable, tieng, avec ses petits oreillers inclus dans le package "glandouille" pour se caler le dos.

LE PIEGE.

 

Et voila comment vous glissez du côté obscur de la force: vos muscles se relâchent, vos yeux fixent bêtement la télé -qui est éteinte mais la flemme de se lever pour allumer, l'un des premiers symptômes-, et vous avez presque le petit filet de bave à la commissure des lèvres. Voila, vous êtes entrés en phase de flemme profonde. Votre cerveau est sur OFF et les piles de la télécommande -l'engin conçu par un feignant pour des feignants- sont mortes. Aussi plates que votre activité cérébrale.

C'est un peu comme le sommeil profond, sauf que vous êtes (un peu) conscient. Conscient que le téléphone sonne par exemple, mais, rhoaaa... la flemme de répondre. Conscient du léger courant d'air qui vous fait frissonner, mais la flemme de fermer la fenêtre. Ce soir, vous aurez une angine, c'est sûr.

Et puis finalement, on s'aperçoit qu'on s'ennuie de s'ennuyer. On a l'impression de perdre son temps. Alors on reprend son ordinateur, on retourne sur son blog, et on fait un article à partir de rien, où pas grand-chose.

Si j'excelle dans l'art de ne rien dire, je crois que ça veut dire que je serais forte en politique (non mais arrêtez avec Hollande!). J'ai dû me tromper de carrière.

Ca ne me réussit pas de ne rien faire, parce que je finis par faire de ce rien quelque chose ne valant pas grand'chose, qui donne l'impression que je fais un truc important, mais l'air de rien. Vous me suivez?

M'enfin, brasser de l'air, c'est toujours mieux que d'avoir l'impression de ne rien faire.... même si ça revient au même.

 

Cet après-midi, c'est, décidé, je fais les courses!

 

 

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Commentaires
C
Si on s'identifie au personnage, c'est grave docteur? Pouah mais je me marre, madame!!! c'est trop fort. Je crois que j'ai le syndrome van de kamp moi aussi, mais à l'envers... lol!!!!
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