Action-location!*
* ou la loque en action, au choix
Demain, notre maison va vivre un moment historique: elle va se faire visiter par un agent immobilier, en vue de sa future (proche) location après notre départ.
Hier donc, bref passage à l'agence qui aura le suprême honneur d'en assurer la gestion, en vue de lui annoncer la bonne nouvelle.
Evidemment, j'avais mentalement préparé toute une liste de questions que j'ai aussitôt oubliée, le seuil de l'agence à peine franchi. Le trac. L'agent immobilier se rappelait de moi. Cinq ans après.
Mais que lui ai-je donc fait?!
2 options:
☑ soit il m'a trouvée fort à son goût en ce mois de novembre 2007, et, depuis, se consume désespérément d'amour pour moi,
□ soit je suis super chiante comme cliente. Ce qui implique qu'en toute objectivité, je penche naturellement pour la première option.
- réponse numéro 3, non répertoriée: je suis juste super sympa. Ce qui peut-être cumulable avec la première option.
Bref (vous avez l'habitude de mes digressions, désormais), je l'écoute faire les questions et les réponses à ma place. Ca tombe bien, puisque j'ai oublié mon texte incluant toutes mes revendications hyper importantes, du type:
1/ le locataire doit être propre,
2/ le locataire doit avoir les mêmes enfants que "le blond "de Gad Elmaleh,
3/ le locataire doit avoir un chien virtuel (si, ça existe!!! Ma fille en a un; il est enfermé dans l'un des cartons, celui du bas de la pile, et nous chante "saute, saute, saute petit lapin chaque jour à 13 heures très précises. Et en en plus, ce sont des piles longue durée... les voisins vont sûrement bientôt appeler la SPA),
4/ le locataire doit être solvable,
5/ le locataire doit être sympa,
6/ le locataire doit être Georges Clooney. Ou, à défaut, Georges clôné.
Mais comme on n'est pas dans un Disney, j'ai assez vite intégré l'idée que j'ai à peu près autant de chances de tomber sur un locataire aussi fantastique que de gagner à l'Euromillions.
Et soudain, je vois l'agent immobilier faire ces mots avec sa bouche: VISITE-VENDREDI-14 HEURES-PHOTOS.
Ok.
QUUUUUOOOOOI??????????!!!!!!! (j'ai voulu le faire en gros, en rouge et que ça clignote, mais je suis nulle en effets spéciaux).
Activité neuronale intense: maison, cartons, travaux, poussière, bordel. GROS, GROS bordel.
Mais je m'entends niaisement mécaniquement répondre: "Voui voui, très bien, vendredi 14h30!"
(Maman!!! Chuis une dingue) (je ne maîtrise plus ma bouche, c'est grave, ça) (je ne sais toujours pas dire "non" à 30 ans) (auriez-vous l'adresse d'un bon psy? ou à défaut, une corde?) (le Philadelphia au chocolat c'est de la bombe de balle) (cette dernière phrase n'a aucun rapport avec le reste).
Pour vous la faire courte (si, je SAIS faire court! Un jour, je vous montrerai. Mais pas maintenant. Hé, ho, je fais ce que je veux, c'est MON blog), pour que ma maison puisse avoir un book digne d'une star hollywoodienne, il faut qu'en une journée et demi, je lui programme une remise en beauté:
1/ planquage de cartons (1 placard = 1 carton. Ah, tu veux du papier toilettes? derrière-le-carton-dans-le-placard-dans-les-toilettes. Il est vivement conseillé d'anticiper toute occupation de cette pièce, et de ne pas manger d'épinards ou tout autre aliment susceptible d'accélérer le transit. La Direction vous prie de l'excuser pour ces désagréments temporaires),
2/ ménage-express et camouflage de tout ce qui peut être camouflé sans (trop) dépasser (on est d'une famille de mili ou on l'est pas).
→ Je l'ai atttendu, mais il n'est pas viendu.
3/ Ce soir, je suis en kit ( )
Le cheveu hirsute, le regard hagard et à 17 heures, prise de conscience terrible de ma braguette ouverte et de mon tee-shirt à l'envers depuis probablement ce matin (et je suis allée à l'école comme ça).
Pas de pause, sauf devant le 12-45 de M6 (je n'ai rien retenu, sauf que le gouvernement sortant faisait lui aussi ses cartons; Benoist Apparu, Benoist disparu! Benoist Apparu est Benoist à la rue. Benoist Apparu, ministre du logement, est SDF de bureau. Bref, j'ai fait des jeux de mots, et je n'ai rien retenu).
J'ai bien mérité un massage (note personnelle: prévoir un créneau de négociation avec l'Homme, lui-même en plusieurs morceaux. Normalement je ne devrais pas le dire, mais allez, c'est cadeau: il a voulu descendre de la mezzanine. Sans échelle. Et sans parachute). Ou un bon Doliprane assorti à un myorelaxant (alternative la plus probable). On est défoncé Foncia ou on l'est pas.
Et dire que dans quelques semaines, il faudra tout recommencer en sens inverse... bon, alors?! Elle vient, cette corde?